Les nouveaux Kindle d’amazon ont été présentés vendredi dernier. Du Kindle original au Kindle 3 (la génération précédente), la nature de l’appareil n’a pas beaucoup changé : un écran eInk et un clavier. Cette fois il y a du neuf (les claviers disparaissent !). Au programme, 3 nouveaux appareils :
Les reader sont des readers amazon avec l’avantage classique : ils sont techniquement bons et ont un très bon rapport qualité-prix ; et l’énorme inconvénient qui va avec : ils ne savent pas lire les livres électroniques achetés ailleurs que chez amazon ! Oui bien sur, on peut convertir un epub en ce que le Kindle lit, mais il y a une nette distorsion de concurrence là. Ils ont un autre inconvénient (partagé avec Le nook de Barnes & Noble) : le Kindle Touch n’est vendu qu’aux USA, ce qui pour B&N est justifiable (ils ne vendent rien en dehors des USA) ne l’est guère pour amazon. Mais cela changera surement d’ici peu vu que amazon devrait débarquer en France avant la fin de l’année. Cependant, les allemands et les anglais qui ont déjà une librairie électronique amazon n’ont pas plus droit au Kindle Touch que les français.
Le Kindle Fire a son propre système basé sur android 2.3. Un fork propriétaire d’un système libre. Dommage. Et surtout un environnement fermé : pas d’accès à l’android market pour installer des applications. Le navigateur, silk, a donné lieu à pas mal de discussions : il n’est pas neutre. Comme opera mini, les pages lues sur la tablette sont lues sur un serveur amazon, compressées (potentiellement expurgées…) avant d’être envoyées sur la tablette. Bref, l’utilisateur est prisonnier et ne voit de l’extérieur que ce qu’on veut bien qu’il voit.
La raison de cette fermeture est assez évidente : comme pour les readers, il n’est pas question que le client aille voir ailleurs. S’il achète quelque chose, cela doit passer par amazon (Apple a la même politique pour les iPhone, iPad). Et cette politique est justifiée par les prix des appareils : d’après des sources, le kindle fire est vendu moins cher que ce qu’il coûte à produire. La plus-value attendue par amazon étant sur le contenu (les actionnaires d’amazon n’ont pas l’air de le comprendre cependant (du 28 septembre au 3 octobre, l’action a perdu presque 10%)). C’est le classique modèle des albums Panini : on vous offre l’album dans l’espoir que vous dépensiez des milles et des cents pour le remplir d’images. Et je suppose que c’est le genre de distorsion de concurrence que l’Europe n’approuve pas : les fabriquants européens de tablette et de livres électroniques (archos, bookeen) ne vendent pas de contenu et ne peuvent donc pas lutter contre un vendeur de matériels qui fait payer ce matériel par les auteurs et les éditeurs…